Entretien avec Régis – Tome 2 – Europa ou « Les Blaireaux » à la conquête du ciel
Partie 2 : Du massif des Vosges aux Alpes Suisse
Un stage itinérant aux quatre coins de l’Europe nécessite une bonne connaissance des langues et des cultures locales… De la Suisse à l’Italie en passant par l’Autriche, il faut savoir s’adapter pour jongler entre les différentes coutumes et éviter les petits désagréments !
Langues étrangères et anecdotes:
De façon générale, de bonnes notions d’anglais et d’allemand suffisent à comprendre et à s’exprimer la plupart du temps. Cependant la découverte de certains pays réserve toujours quelques surprises et parfois des situations un peu cocasses …
Par exemple, c’est une véritable prise d’otage qu’ont vécu « Les Blaireaux » lors d’une de leurs escapades en Autriche. Au détour d’un chemin, les voilà encadrés par deux véhicules dont sortent des paysans qui leur expliqueront à grand renfort de cris et de jurons que les chemins sont tous privés et donc « Verboten ! » (Traduisez par « interdit » en allemand). Nos amis s’en sortiront le portefeuille quelque peu allégé…
Ce type de mésaventures ne risque pas d’arriver en Italie, par contre il est de bon ton de vérifier le bon état de marche de son klaxon avant d’emprunter les routes de montagne. Il est en effet très utile pour signaler sa présence dans les virages.
Enfin, il est également utile de se renseigner sur les pratiques des parapentistes. A Interlaken en Suisse, les « biplaceurs » pros sont pressés et donc prioritaires ! Il est prudent de le savoir.
Europa 2010, carnet de vol
Cette année les stagiaires « Europa » n’auront pas quitté la région d’Interlaken. Le beau-temps étant au rendez-vous, Régis et les « Blaireaux » ont décidé à l’unanimité de profiter de ce lieu magique, où les parapentistes peuvent réaliser de nombreux vols qui allient aussi bien technique que loisir.
Ci-dessous découvrez le carnet de vol de Régis
Jour 1 :
Pour cause de fête de la musique dans les Vosges le soir, on vole au pays. Deux vols paisibles à la Roche de Minuit (voir Sur Hors série Sites Paramag 2010), puis un vol des Bouchaux. S’en suit un vol du Bateriekopf en direction du lac de Wildenstein. On se croirait en Allemagne, mais non, c’est toujours dans les Vosges. Décollage technique par vent arrière, (chut !!!), on décolle plein Est et on contourne la montagne, sport…le vent est léger. Mais alors, pourquoi on attend le vent de face en école… ?
Cerise sur le gâteau le soir, généreuse Roche de minuit : tout le monde en « soaring », une heure de vol suivie d’une repose au sommet avant de rejoindre la fête de la musique qui bat son plein au parc aventure Bol d’Air.
Pour le couchage du soir, grand luxe : c’est la maison qui régale, tous sont invités au gîte maison, pas de tente à installer…
Jour 2 :
En route pour Thun ! Hooters n’est pas loin, nous faisons le choix du site de Bluemenstein. Vent de face, petits thermiques masqués par la forte convection qui a précédée, ça tient bien et nous réalisons pas loin d’une heure de vol pour certain.
Avant d’attaquer le deuxième vol, rencontre sympa avec les locaux qui nous offrent un verre de vin blanc dans une ferme prés du décollage. Cette fois-ci, difficile de trouver les thermiques, tous posés après 20 mn de « plouf » de 800 m. Pourtant, c’était possible car un local tient toujours, nous avons de la marge de progression.
Le soir on roule sur Interlaken et on installe la tente au camping de Manor Farm situé au bout du lac, c’est superbe.
Jour 3 :
Site du matin : Beatenberg. Le départ se fait tôt le matin pour éviter la cohorte des biplaceurs, mais c’est encore trop tard ! Petite brise de face…ça tient, mais trop de monde. Atterrissage delta au bout du lac.
On perd un peu de temps mais la météo du jour nous incite à partir pour la Jungfrau : avec un vent de 10 km /h Nord à 4000 m, c’est aujourd’hui ou jamais. Décollage pas facile, nous arrivons un peu tard au sommet, je décolle en bi en dernier et me pose en face, dans les alpages à First. L’équipe attend Claude qui a préféré ne pas décoller après plusieurs tentatives. On manque les dernières cabines pour le vol du soir à First. J’en profite pour redécoller de First et aller taquiner la face nord de l’Eiger, que l’on remonte sur près de 800 m. Grandiose ! Bastien est heureux, on fait le plein d’images dans nos têtes et sur vidéo.
Jour 4 :
Niederhorn le matin : vent léger arrière au décollage, avec une vue superbe sur le lac aux couleurs verte de Thun. S’en suit une brise qui s’installe. Ça tient sur le décollage des parapentistes à Beatenberg : certain feront plus de 2 h de vol. Le soir, vol de Schnicke en Ouest, après une montée bucolique en petit train. A nouveau de très bonnes conditions météo, on raccroche le sommet. Petite ballade ensemble sur la crête en direction du lac, de l’autre coté de Interlaken. C’est magnifique, puis fourbus, traversée de la vallée pour aller chez Hooters.
Pas de confluence ce soir là. Il arrive fréquemment qu’entre la brise montante et le brise descendante des glaciers, une confluence se mette en place en fin de journée. Celle-ci permet de grimper partout en faisant des allers et retours de part et d’autre de la vallée, soit tout de même plus de 3 km de large. Ça secoue un peu, car quelque peu irrégulier, mais ne cherchez pas le nuage : il n’y en a pas ! Pas de crainte donc, c’est normal…il suffit juste de le savoir.
Jour 5 :
Retour à Grindenwald pour un vol du Mannlichen. Départ en ligne dans de grands pâturages, ça dégueule pas mal et puis Nanard nous marque le thermique et on peut ainsi enrouler face à l’Eiger… La vue est superbe !
L’après-midi, décollage depuis First. La moitié de l’équipe, fatiguée et comblée choisit de ne pas décoller, pour les autres c’est un vol sportif qui nous attend.
Alain baisse les bras et se pose après une bonne demi-heure à Grindenwald, Bastien et Léon patientent en m’attendant au plafond et on part ensemble vers Interlaken. Petit cross sympa de 15 kilomètres, mais quel décor ! L’arrivée se fera chez Hooters, avec une bonne bière pour fêter la fin du séjour. Le soir arrive et c’est déjà l’heure du retour dans les Vosges.
Ce type de stage est un vrai bonheur, pour les stagiaires comme pour le moniteur. Treize vols, tout de même et pas des moindres, beaucoup de temps passé en l’air, beaucoup de grands moments de rigolade.
Les uns y voient l’occasion de faire des choses inédites et d’y apprendre à chaque fois de nouveaux petits trucs ou corriger des défauts qui s’étaient insidieusement installés. Pour le moniteur, c’est l’occasion de faire appel à toute son expérience et son réseau de connaissance pour les mettre au profit du groupe.
Vive le stage itinérant et vive le stage Europa ! Un grand merci à toute l’équipe qui me renouvelle sans cesse sa confiance et qui me permet de vivre chaque année des moments exceptionnels !